Puy Story
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10 juin 2017

Inconnue ? *

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Je vous suis sans doute inconnue.
Quand j'habitais ici jadis, il y a 400 ans, on me nommait Catherine du Puy du Fou.
Les lieux ont bien changé depuis.
Mais je reviens souvent le soir faire cette promenade.

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J'aime bien regarder mon château de ce côté.
La chaleur de ses briques me rappelle mes songes italiens.
Et quand le soleil s'est couché, soudain j'entends le pas des chevaux qui traversent le temps, descendant et remontant le cours des âges.
Ecoutez.... Eux aussi, ils ont perdu leur siècle.

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Leur course dans la nuit m'invite à la confusion des époques et désaccorde ma mémoire en peuplant ma demeure de toutes ces ombres impalpables qui, jour après jour et succédant dans l'histoire, ont vécu dans ce pays du Bas-Poitou, que je crois, vous appelez :
"la Vendée".

8 juin 2017

Château du Puy du Fou (détails)

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5 juin 2017

Le chant des marais (Suite de l'article du 23 nov 2016)

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http://www.puystory.fr/archives/2016/11/23/32790764.html

Le plus connu des chants nés dans le système concentrationnaire nazi.
Il est devenu le chant international des déportés.
Adaptation en français d'un chant allemand, il a été traduit et adapté par les déportés dans différentes langues.
C’est alors qu’il connut des variantes dans les paroles et les adaptations musicales.
Le Chant des marais a été écrit en juillet–août 1933 par des prisonniers allemands antinazis au camp de Börgermoor en Basse Saxe.
Dés son arrivée au pouvoir Hitler met en place des camps de concentration pour interner les opposants politiques du nouveau régime.
Les militants communistes puis socialistes sont les premières cibles de la répression, puis tous ceux qui s’opposent pour des raisons politiques ou par convictions religieuses à l’idéologie nazie.
Il ne s’agit pas encore de camps d’extermination tels qu’ils se développeront pendant la Guerre.
C’est par exemple la création de Dachau ou encore du camp de Borgemoor où la chanson d’aujourd’hui trouvera naissance.
Le travail, éreintant, consistait à assécher les marais voisins pour augmenter la production de blé.
Les 1ers camps de concentration sont ouverts dès mars 1933, parfois dans des lieux improbables et plus ou moins provisoires.
Ils sont dirigés par les SA ou la naissante Gestapo.
Leur règlement intérieur est inspiré des prisons.
Ces camps fermeront entre fin 1933 et 1934, ou seront réaffectés à d’autres détenus (Droit Commun), avant de connaître des destins divers.

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La musique et les chants font partie du quotidien des détenus des camps, puisque les gardiens les obligent à chanter des chants nazis et des chansons traditionnelles allemandes lorsqu’ils partent au travail, et lors des appels et prennent ensuite ce prétexte pour frapper.
Dans d’autres camps, dans les grands camps, la musique sera instrumentalisée par les chefs des camps, qui créent des orchestres composés d’internés, orchestres qui jouent dans les plus tragiques circonstances.
En août 1933, suite à des violences répétées, quelques détenus de Börgermoor décident de composer leur propre chant.
Mis au repos à l’infirmerie, ayant récupéré une guitare, Johann Esser en compose les paroles.
Pendant longtemps les auteurs de ce chant nous furent inconnus, mais dans un bulletin d’avril 1977, l’Amicale de Mauthausen indique que ce chant est né au camp de Bögermoor en juillet-août 1933.
Parmi les premiers déportés du régime, Johann Esser, un mineur et auteur de poèmes dans un journal engagé, Wolgang Langhoff, un acteur et Rudi Goguel né à Strasbourg , un employé, composera la musique, sont les auteurs du "Chant des marais".
Tous les trois étaient membres du KPD, le parti communiste allemand.
En Allemagne, le chant passe de camp en camp et sera même repris par des détenus du camp d’extermination d’Auschwitz.
Exporté en Angleterre par des ex-détenus exilés du camp de Borgermoor.
Comment cette chanson est-elle connue ?
Après répétition dans les lavabos de la baraque 8, la chanson est chantée, le 27 août 1933, lors d’un moment récréatif accordé par la direction du camp aux détenus.
Ceux-ci l’intitulent le "Konzentrazani", par analogie, hommage et dérision avec un cirque alors très connu en Allemagne, le cirque Sarrasini.
La chanson est chantée par 16 hommes, dans leur tenue verte.
Il est repris en chœur par les internés… et par certains gardes, qui s’identifient à ces soldats des marais qui vivent loin de chez eux !

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A la fin, les 16 hommes plantent leur bêche dans la terre du camp.
Le chant sera interdit 2 jours plus tard par le commandant du camp, et le restera dans les camps nazis jusqu’à leur chute.
Mais la carrière de la chanson est lancée ….
Ce chant sera recopié clandestinement (détenir papier et crayons est interdit).
Les détenus transférés d’un camp à l’autres le popularisent, ainsi que ceux qui sont libérés.
Etre libéré d’un KL reste possible jusqu’à l’entrée en guerre, sous condition.
Une amnistie très partielle est ainsi accordée pour Noel 1935.
La chanson paraît le 8 mars 1935 dans AIZ , "Arbeiter Illustrierte Zeitung", le journal clandestin du parti communiste allemand.
Les paroles expriment plusieurs sentiments.
D’abord dans une grande tristesse, l’exil sur une terre inhospitalière et marécageuse.
Le deuxième couplet évoque l’isolement, l’enfermement, la mise à l’écart de la société allemande.
Le troisième couplet montre la dureté et la violence qui règnent dans les camps administrés par les SA (puis par les SS).
Pourtant le chant se termine par une note d’espoir sur la prochaine libération (couplet plus dernier refrain).

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Après sa libération, Johan Esser (né en 1896, décédé en 1971), l’ancien syndicaliste communiste, poète et écrivain, se retrouve dans une grande misère le réduisant même à publier des poèmes patriotiques dans des journaux proches du pouvoir.
Il retourne au syndicalisme dans l’Allemagne de l’ouest après la guerre.
Wolgang Langhoff (né en 1901, décédé en 1966) à Berlin est libéré en mars 1934 et s’exile en Suisse pour la durée du conflit.
Après la guerre il rejoindra Berlin est où il dirigera un théâtre.
Rudi Goguel (Né à Strasbourg, alors allemande, en 1908, décédé en 1976) est libéré en 1934 et replonge tout de suite dans la résistance.
Arrêté à nouveau il est torturé et condamné à 10 ans de prison.
En 1944, à peine libéré, il est à nouveau arrêté et interné en camp de concentration à Neuengamme.
En 1945 , il fait partie des 8 000 détenus évacués par les nazis sur des bateaux destinés à être coulés en Mer Baltique.
Il est l’un des rescapés de la tragédie du Cap Arcona, ce paquebot transformé en prison-mouroir par les SS en 1945.
Ces bateaux seront pris pour cible par l’aviation britannique dans la confusion de la fin de la guerre.
Goguel échappe de peu à la mort.
Communiste convaincu, il finira sa vie en Allemagne de l’est.

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En France, "Le chant des marais" est fréquemment associé au "Chant des Partisans" et à "La Marseillaise" lors des commémorations

1 juin 2017

1. Le premier Puy du Fou.

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Tous les auteurs ayant écrit sur le Puy du Fou font dériver ce nom du latin "Puy" élévation, podium, hauteur surplombant toute la région.
Pour la première partie de ce nom, c'est vraisemblable, mais la seconde "Le Fou" en vieux français désignait un "hêtre", peut-être le seul de toute cette région où il n'en existe pas aujourd'hui.
Un hêtre, qui par sa rareté, ses proportions, était considéré comme un arbre sacré.

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En 1632, lorsque Gabriel du Puy du Fou dressa la généalogie de sa maison, il consulta les sommités de l'époque et le savant bénédictin Besly, lui écrivant le 25 juillet 1632 s'arrêtait à cette origine latine.
Depuis, tout le monde à emboité le pas derrière Besly.
Cette petite colline dominait le vieux "Bourg Bérart", blotti à ses pieds.
N'oublions pas que nos lointains ancêtres étaient de fervents adorateurs du "Dieu Soleil".
Ce Soleil que les habitants du Bourg Bérart voyaient chaque matin se lever sur cette colline où plus tard s'élèvera le premier Puy du Fou.

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Le Soleil que nos ancêtres appelaient "Bel" ou "Belen", et auxquels de nombreux lieux-dits sont consacrés.
N'avons-nous pas jouxtant le Puy du Fou, le lieu-dit de "Belair", lieu consacré au Dieu "Bel", le Grand Dieu Solaire.
Les Irlandais lui consacraient la Fête du 1er Mai, ou "Beltaine" (Feu de Bel), et la plupart des hauts lieux lui étaient réservés.
Dans la nuit du Noël chrétien, qui correspondait à la nuit du solstice d'hiver, les Gaulois allumaient des feux sur les lieux élevés en l'honneur du Dieu Soleil.
Peut-être eut-il sur la colline du Vieux Puy du Fou, des feux autour desquels des danses rituelles se déroulaient toute la nuit.
La nuit du 1er au 2 novembre, Fête du Feu était aussi la Fête des Défunts.
Les feux de la Saint-Jean, sont les feux de l'ancienne Fête Gauloise du Soleil.
Ce culte "Solaire" a laissé des traces profondes dans les noms de lieux de notre région.
Les innombrables toponymes qu'on peut trouver dans notre Haut-Bocage, sont bien en rapport avec le Soleil. Cette région du Puy du Fou, des Herbiers, est-ce "Le Pays du Soleil" ?

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Alors le Puy du Fou ….."Colline du Soleil", "Colline du Feu".
Doit-on prendre en considération cette hypothèse, si l'on veut sortir des sentiers battus ?
Mais revenons à notre Puy du Fou primitif.
Les invasions barbares, vers la fin du 3ème siècle de notre ère, obligèrent les habitants des Bourgs à construire sur les escarpements des ouvrages défensifs.
Ce fut certainement le cas pour les habitants du Bourg Bérart, et notre premier "Puy du Fou" fut certainement le suprême refuge de ses habitants en cas de siège.

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Peut-être d'abord un souterrain-refuge, qui fut le premier système défensif de nos lointains ancêtres.
Puis autour on creusa des fossés, on dressa des palissades faites de pieux entrelacés de branchages et enfin on éleva une tour de bois.
Le premier donjon, le premier château du Puy du Fou.
De ces fortifications qui ont pu être dressées pendant la période mérovingienne ou carolingienne, il ne subsiste rien.
Alors, à partir du Xème et des XIème siècles, dans tout l'Ouest de la France se dressa des fortifications de pierres, donjons carrés ou rectangulaires, dont quelquefois les murs sont renforcés par des contreforts plats.

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Voyez le donjon rectangulaire des Herbiers.
Au XIe siècle, c'est l'époque des donjons romans, une tour carrée, avec aux angles ces massifs cylindriques, et au centre des contreforts intermédiaires, souvent eux-mêmes en demi-cylindre.
A partir du XIIIe siècle, les châteaux se multiplient.
Autour d'un donjon, souvent intérieur, se développent une ou plusieurs enceintes, dont les courtines sont flanquées de tours rondes.
Souvent le donjon est l'une de ces tours.
Et ce fut certainement pareil pour le Puy du Fou, dont les ruines se dressent encore sur la " Colline du Soleil". En 1810, M. Poëy d'Avant (1792-1864), visitait ces ruines et il y voyait quelques vestiges de tours.
P. Lelièvre y découvrait la base de quelques tours "dénotant l'architecture militaire du Xème ou du XIème siècle.

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